Jean Gadrey, est Professeur émérite d'économie à l'Université Lille 1. Il est membre du CNIS (Conseil National de l'Information Statistique). Il collabore régulièrement à Alternatives économiques, et à Politis.
À consulter :
La croissance : un remède à tous les maux ! Tel est le discours martelé par nos dirigeants depuis des décennies, qu'il s'agisse de réduire le chômage, de régler le problème des retraites, de résorber les inégalités ou de surmonter la crise écologique. Et si la croissance n'était pas la solution, mais le problème ? Elle est désormais un facteur de crise, une menace pour la planète et un obstacle au progrès. Faut-il pour autant nous résoudre à une austérité punitive ? Certes non, affirme Jean Gadrey, qui prône une société privilégiant le "mieux-être" et non le "plus-avoir". Une société qui doit, et peut, viser le plein-emploi ainsi qu'un haut niveau de protection sociale pour tous. C'est le chemin d'une autre prospérité qui est ici proposé, plus juste, moins violente et donc réellement durable.
Il s'agit des toutes premières pages du livre. C'est donc l'introduction, avec la présentation de l'ensemble des différentes parties du livre.
Nous indiquons ci-dessous des références, des points de vue, pour permettre à chacun(e) de préparer, à son niveau, la soirée avec Jean Gadrey.
Plusieurs notes de bas de page renvoient à des articles écrits par Jean Gadrey sur son blog, et sur d'autres sites internet. Nous mentionnons ces liens ci-dessous :
Dans le numéro d'octobre 2010 de La Décroissance, Paul Ariès a rédigé la fiche de lecture suivante :
Gadrey, avec nous ! Encore un économiste, et pas des moindres, qui rallie le camp de l'objection de croissance. Dans "Adieu à la croissance", non seulement Jean Gadrey explique que la croissance économique n'apportera pas la solution aux problèmes sociaux et qu'une croissance infinie est impossible dans un monde fini, mais en plus il ajoute que la croissance économique constitue une véritable menace pour la planète et un obstacle au progrès. Nous sommes d'accord avec Jean Gadrey pour dire que la société d'après-croissance ne doit pas être d'une austérité punitive. Nous sommes d'accord avec lui pour dire qu'il faut privilégier le mieux-être et non le plus-avoir. On se demande parfois ce qui retient encore Jean Gadrey de se dire franchement adepte d'une décroissance équitable et sélective. Serait-ce la crainte de devoir lâcher la foi dans le progressisme ? De toute façon, c'est un économiste comme on les aime. Malheureusement, ils sont encore peu nombreux.
Dans le numéro de janvier 2011 du Monde Diplo, LC écrit un article “Un autre monde est plausible”, dans lequel il évoque “Adieu à la croissance” :
Concevoir le "modèle économique" d'une société qui aurait rompu avec la croissance : c'est l'une des tâches auxquelles se consacre Jean Gadrey depuis quelques années. L'idée que la croissance économique serait encore désirable (même par ceux qui n'en font pas une fin en soi) parce qu'elle serait à même de régler nos principaux problèmes (chomage, financement des retraites, déficits publics, inégalités) est démontée comme relevant d'un mythe qui nous empoisonne. L'économiste veut montrer qu'il existe des solutions de rechange, et qu'elles ne signifient pas nécessairement une diminution de la valeur ajoutée produite ni de l'emploi : "Tout porte à croire qu'au moins dans les prochaines décennies, il y aura encore besoin de beaucoup de "bras" et de têtes pour réussir la grande bifurcation qui s'impose pour nourrir l'humanité, pour se passer des énergies fossiles, pour investir dans un futur viable et pour fournir des services universels de bien-être". Se consacrer à la production de biens en moindre quantité mais de meilleure qualité, tant en termes d'utilité sociale et environnementale que de processus de production, implique que l'on renonce aussi aux gains de productivité qui accompagnent la croissance quantitative.
Plusieurs membres du collectif Objecteurs de croissance 62 ont lu Adieu à la croissance de Jean Gadrey, avant sa venue à Lens. Nous leur avons posé quelques questions.