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12 février 2012 : lancement de la campagne législatives 2012 des OC 62

Ce dimanche 12 février, notre collectif a présenté les grands axes de la campagne des législatives 2012 des objecteurs de croissance 62 : thématiques de campagne et présentation des candidat-es. Cette matinée s'est déroulée à l'ancienne maison des paysans à Saint-Laurent-Blangy / Arras.

12 février 2012 : lancement de la campagne des Objecteurs de croissance 62

L'exposé introductif

L'existence des individus et des peuples est soumise aux mouvements erratiques d'un marché “autorégulé”. Les inégalités sociales s'approfondissent chaque jour. Les bases de toute vie réellement commune sont progressivement détruites. L'être humain est méthodiquement transformé en consommateur et en automobiliste.

La gauche occidentale comtemporaine considère qu'une plitique “moderne” ne devrait plus avoir d'autres objectifs que de “réguler” les excès du système libéral.

Or, le capitalisme se caractérise par un bouleversement permanent. Son développement ne doit venir buter sur aucune limite, ni du côté de la nature (c'est l'déologie de la croissance infinie), ni du côté de la culture (c'est l'idéologie de la libéralisation infinie des moeurs).

C'est pourquoi toute critique du système qui en reste à vouloir en réguler les excès ne fait qu'accompagner le mouvement spontanément “modernisateur” du capitalisme, en présentant cette critique comme une avancée de la liberté, alors qu'il s'agit au fond d'une étape supplémentaire dans le processus de marchandisation continuelle de tous les rapports humains.

En ce sens, seule une critique radicale, qui s'en prend aux fondements mêmes du système, en s'appuyant sur des valeurs philosophiques et morales extérieures à celui-ci est de nature à en permettre réellement la sortie.

Cette critique radicale repose sur les trois pôles qui caractérisent toute société : le pôle social, le pôle culturel et le pôle économique.

  • critique du système social sous-tendu par le capitalisme, avec sa logique purement utilitariste, basée sur la concurrence sauvage.
  • critique de la prolétarisation des travailleurs : en sapant les bases de leur autonomie matérielle et culturelle, le capitalisme les oblige à entrer sous la dépendance des détenteurs du capital.
  • critique de la logique économique, fondée sur l'innovation technologique permanente. Si elle permet un développement incontestable de la richesse matérielle (au prix toutefois de l'épuisement des ressources naturelles), elle concentre mécaniquement cette richesse entre les mains d'une nouvelle aristocratie.

C'est en ce sens que se joue la différence entre une simple critique de gauche et une véritable critique radicale, pour laquelle l'éloge du progrès est toujours subordonné à une analyse de classe.

Pourquoi nous serons présents lors des législatives ? Quel sens donnons nous aux élections ?

  • Le changement de société (la sortie du capitalisme, de la société de croissance et du productivisme) par la prise du pouvoir est une illusion. Les changements en profondeur ne peuvent venir “d'en haut”, mais, au contraire, naissent dans la prise en charge, de manière autonome, auto-organisée, de leur vie, par les gens eux-mêmes.
  • En ce sens, les manifestations, les pétitions, les élections, les luttes sociales, pour importantes qu'elles soient, ne sauraient remplacer la mise en pratique d'expérimentations nouvelles, d'alternatives concrètes, dans tous les compartiments de la vie des gens.
  • C'est pour cela que nous préférons insister sur l'ensemble des pratiques alternatives collectives, dans le domaine des transports, des énergies, de l'alimentation, de la santé, de l'agriculture paysanne, de la réorientation des techniques, de la monnaie, etc… C'est dans ces pratiques que s'invente la sortie du capitalisme, et que s'élabore ce que sera la société de demain.
  • C'est donc à la lumière de cette analyse que nous pouvons concevoir notre participation aux élections : il ne s'agit pas pour nous de prendre le pouvoir pour réformer, mais de contribuer à créer un rapport de force, en faveur des alternatives que nous menons.

Notre participation aux élections de 2012

On peut résumer ce que seront et feront nos élu-es, et ce qu'ils ne seront, et feront pas :

  • Ce qu'ils-elles ne seront et feront pas : ce ne seront pas des gestionnaires, ils ne pratiqueront pas la co-gestion. On ne les retrouvera pas dans les commissions de gestion des affaires institutionnelles. Ils-elles n'accompagnent pas le système.
  • Ce qu'ils seront et feront : ce seront des hommes-femmes qui recherchent la rupture dans le système, par la création d'un rapport de force en faveur des initiatives alternatives concrètes inscrites dans la sortie du productivisme, dans le changement de société. Ils-elles soutiennent la capacité des gens à inventer une autre vie, et, pour citer Serge Latouche, soutiennent les Utopies concrètes.

Au final, le sens de notre participation aux élections législatives de 2012 et municipales de 2014 est double :

  • présenter le projet de la décroissance
  • obtenir des élu-es qui soutiennent le mouvement social d'émancipation que nous construisons, au travers des initiatives alternatives que nous mettons en oeuvre.
legislatives_2012/12_fevrier_2012_arras.txt · Dernière modification: 2012/02/14 18:50 par Lucien