Lors de notre réunion de rentrée, le samedi 3 septembre 2011, nous avons échangé à propos de notre participation aux élections de 2012. De quoi s'agit-il ?
Les différents points que nous avons abordés sont les suivants :
Le changement de société (la sortie du capitalisme, de la société de croissance et du productivisme) par la prise du pouvoir est une illusion. Les changements en profondeur ne peuvent venir “d'en haut”, mais, au contraire, naissent dans la prise en charge, de manière autonome, auto-organisée, de leur vie, par les gens eux-mêmes.
En ce sens, les manifestations, les pétitions, les élections, les luttes sociales, pour importantes qu'elles soient, ne sauraient remplacer la mise en pratique d'expérimentations nouvelles, d'alternatives concrètes, dans tous les compartiments de la vie des gens.
C'est pour cela que nous préférons insister sur l'ensemble des pratiques alternatives collectives, dans le domaine des transports, des énergies, de l'alimentation, de la santé, de l'agriculture paysanne, de la réorientation des techniques, de la monnaie, etc… C'est dans ces pratiques que s'invente la sortie du capitalisme, et que s'élabore ce que sera la société de demain.
C'est donc à la lumière de cette analyse que nous pouvons concevoir notre participation aux élections : il ne s'agit pas pour nous de prendre le pouvoir pour réformer, mais de contribuer à créer un rapport de force, en faveur des alternatives que nous menons.
Avant toute chose, nous ne parlons pas des élections présidentielles, mais des législatives de 2012, et, par la suite, des élections municipales de 2014.
Si nous présentons des candidats Objecteurs de croissance aux élections législatives de 2012, nous n'aurons pas d'élu-es, dans le Pas-de-Calais. Par contre, il est tout à fait envisageable que, en 2014, nous ayions des élu-es aux élections municipales, y compris dans les grandes villes du département. Il importe donc, dès maintenant, d'être parfaitement au clair sur le sens de notre participation à ces différentes élections, législatives et municipales.
Typiquement, on peut résumer ce que seront et feront nos élu-es, et ce qu'ils ne seront, et feront pas :
Ce qu'ils-elles ne seront et feront pas : ce ne seront pas des gestionnaires, ils ne pratiqueront pas la co-gestion. On ne les retrouvera pas dans les commissions de gestion des affaires institutionnelles. Ils-elles n'accompagnent pas le système.
Ce qu'ils seront et feront : ce seront des hommes-femmes qui recherchent la rupture dans le système, par la création d'un rapport de force en faveur des initiatives alternatives concrètes inscrites dans la sortie du productivisme, dans le changement de société. Ils-elles soutiennent la capacité des gens à inventer une autre vie, et, pour citer Serge Latouche, soutiennent les Utopies concrètes.
Au final, le sens de notre participation aux élections législatives de 2012 et municipales de 2014 est double :
présenter le projet de la décroissance
obtenir des élu-es qui soutiennent le mouvement social d'émancipation que nous construisons, au travers des initiatives alternatives que nous mettons en oeuvre.
Rappelons enfin que nous ne sommes pas un parti. Nous sommes un collectif : le Collectif des objecteurs de croissance 62, ou COC62. La différence est importante : un parti est tourné vers la conquête du pouvoir. Ce n'est pas le cas de notre collectif : nous sommes tourné-es vers la sortie de la société de croissance et de productivisme, au travers de la mise en oeuvre concrète d'initiatives alternatives. Quant à notre organisation, à la différence d'un parti pyramidal, nous pratiquons la démocratie directe, au travers d'un fonctionnement horizontal, non hiérarchique.
Dans cet esprit, concernant les différent-es élu-es que nous aurons :
nous pratiquerons le mandat unique, en opposition radicale à tout cumul.
nous pratiquerons la rotation des mandats : un-e élu-e ne peut être ré-élu-e